Par ce post, je voulez vous partager mon expérience pour permettre la prise record de ce silure.
———————————————————————————————————-
La plupart le savent, je pêche à 95% seul parce que j’aime ça et aussi parce que c’est compliqué d’avoir le même emploi du temps avec les potes de pêches. Bref…
Ce qui veut dire que depuis des années, je m’organise en conséquence en anticipant toutes les prises possibles et comment je ferais si j’ai tel poisson…
Une logistique prévue dans les moindres détails.
A deux, c’est plus facile, tout seul ça peut être un cauchemar !!!
Malgré tout ça et toutes les prévisions, la pêche restera toujours imprévisible.
———————————————————————————————————-
Je prévois une session de 4 nuits sur Juillet 2024. Une pêche de nuit sur un poste que je n’ai jamais pratiqué.
Je sonde, place mes repères et mes pièges pour la 1ère nuit.
Et là c’est le 1er gros problème, ma batterie est chaude et l’indicateur visuel me dit que la batterie est déchargée. Bizarre !!!
Je missionne donc mon épouse d’aller m’acheter une petite batterie afin de continuer ma session sinon c’est mort. Cet étang est recouvert à 90% d’herbiers gigantesque. Trouvez des trouées afin de placer ces lignes au mieux. Je pêche au plomb perdu obligatoirement avec les montages HéliSafe de Korda.
Le début de nuit se passe tranquillement, pas de bips.
Puis à 2h du mat, une grosse déroule, je prends contact. Le poisson part à l’opposée de mon poste et rien ne l’arrête. Je freine la bobine avec mes doigts pour être progressif mais rien n’y fait…
Soudain j’entends le bruit métallique du fil sur la bobine ; j’arrive en fin de bobine. (Pour info, ce sont des petites contenances) Pas le choix, je saute dans le bateau et n’utilise pas le moteur car batterie faible et rattrape du fil en tractant le poisson. Par contre c’est long et à la verticale du poisson, j’étais quasiment chez les spots d’un voisin. Ouf le poisson s’est arrêté, je commence à tracter pour le décoller du fond mais rien n’y fait !!! Je prends le fil à la main et des bulles apparaissent comme si je décollais des herbiers.
Je force davantage et bim !!! C’est la casse !!!
Je mets en route le moteur et le peu d’énergie me permet de retourner sur la berge mais à vitesse très réduite, dépité…
La nuit passe et dès le lendemain, je renforce mes montages en mettant une tête de ligne SHIMANO Hyper TIAGARA en 15kg. Je mets une dizaine de mètres renforce tous les petits tackles en prenant les plus costauds.
Bien m’en a pris car la 3ème nuit, tout s’agite.
A 21h, je me rode sur un petit silure où le combat s’est déroulé de la même façon que la précédente et je finis le combat à la main en tirant ma tête de ligne doucement et progressivement.
Pourquoi à la main ?
Parce que à la canne de 12′ 3,5lbs, tu n’arrives pas à le décoller du fond et trop longue pour le bateau.
Je n’ai pas de double-mètre pour mesurer et je le pèse uniquement. 30kg.
Après la séance photo et vidéo, je replace ma ligne avec le double d’amorçage que précédemment et changement du bas de ligne entre le fluo rappé et hameçon un peu ouvert. Je passe d’un H2 ou H4 Wide Gape et un Kontinental X.
A 2h du mat rebelote, çà tire sans pouvoir arrêter. Je combat du bord puis saute dans le bateau.
Moteur à fond (nouvelle batterie) pour rejoindre au plus vite le poisson.
Marche arrière pour le tracter davantage et le freiner au max. Déjà 30 minutes se sont écoulées. Il n’est plus au milieu de l’étang et se déplace tranquillement vers une autre des mes lignes qu’il ramasse au passage. Il rejoint un herbier très très dense qui a mon écho faisait un mur où le faisceau ne passe pas, comme par hasard !!!
Il n’est pas dedans mais devant ou à l’entrée. Il ne bouge plus !!! Je commence à prendre ma tête de ligne à la main pour le faire bouger et dès qu’il remonte, je gagne du fil dans le moulinet pour lui mettre la pression de la canne. Il s’écoule encore 10 minutes à ce jeu et j’aperçois les moustaches et la gueule énorme d’un silure !!! Le 1er contact avec ce monstre avec une petite tape sur le crâne, le fait repartir dans les profondeurs avec une ferveur démesurée…
Le pire arrive !!! Le fil neuf s’est torsadé avec la friction dans les anneaux pendant le combat ; il s’enroule sur le dernier anneau et mon brin casse direct et net en dessous de l’avant dernier anneau. Je ne sais même pas si le poisson est encore au bout.
Je repompe doucement car c’est beaucoup plus rigide. Je gagne des dizaines de centimètres et revoit mon scion, des herbiers, mon autre montage emmêlé dans tout çà ET le poisson !!! OUFFF
Je ressaisis la ligne à la main et le remonte encore et encore !!!
J’arrive à le saisir fortement sur une main, je lâche le fil, mets la 2ème main et le tracte en contre poids dans le bateau. Il est dedans, enfin le 3/4 car un morceau de queue ne rentre pas dans le bateau et dépasse.
Le bateau est rempli.
Je rejoint la berge et là, c’était le plus dur. Le sortir du bateau aura été une rude épreuve. Je place mon tapis sous la tête énorme afin de le tracter plus facilement. Je fais une photo rapide et l’encorde pour la nuit, comme le règlement l’impose. En retirant le montage, je retrouve un autre montage dans sa gueule.
C’était le montage de la 1ère nuit…
La nuit se passe, j’ai peur qu’il arrache mon poteau et me lève donc régulièrement afin de vérifier.
Le lendemain matin, après mon coup de fil, le Garde pêche Bernard et Patrick sont là dès 7h afin de mesurer et peser la bête.
Le verdict tombe !!!
2M01 pour 50kg.
Waouhh je suis comblé.
Une richesse d’expérience qui me permettra à l’avenir de gérer mieux ces géants d’eau douce.
Vincent Simar, juillet 2024